Chronique spéciale Tennis : Roland Garros - N°1

David Setbon
21 mai 2025 par
Laurent Garnier
| Aucun commentaire pour l'instant

 




















































🥎 Chronique spéciale Tennis : Roland Garros
Aujourd’hui, direction la Porte d’Auteuil, la terre battue, les revers à une main et les glissades… Vous l’avez deviné : c’est une chronique spéciale Roland-Garros. Et pour nous accompagner, notre chroniqueur David Setbon professeur au club d'Aussonne et spécialiste de tennis.

Q1 : Pourquoi ce tournoi porte-t-il le nom de Roland-Garros ? 
David : Roland Garros était un aviateur français, pionnier de l’aviation et héros de la Première Guerre mondiale. Il est mort en combat en 1918. Dix ans plus tard, en 1928, la France construit un stade pour accueillir la Coupe Davis, et lui donne son nom. C’est ainsi que naît le stade Roland-Garros, devenu aujourd’hui un haut lieu du sport mondial.

Q2 :  Comment s’est développé le tournoi dans ses premières années ?
David :  Dans les années 1920, c’est l’âge d’or du tennis français. Suzanne Lenglen remporte six titres entre 1920 et 1926, une légende du sport. Et chez les hommes, ce sont les Quatre Mousquetaires – Brugnon, Cochet, Borotra et Lacoste – qui dominent la scène, avec 10 titres à eux quatre entre 1922 et 1932.

Q3 : À quel moment Roland-Garros entre vraiment dans l’ère moderne du tennis ?
David : La Seconde Guerre mondiale interrompt le tournoi. Ensuite, on entre dans une nouvelle ère avec des grands noms comme Rod Laver, Ken Rosewall ou Margaret Court. En 1967, une Française, Françoise Dürr, remporte le tournoi. Le grand tournant, c’est 1968, avec le passage au professionnalisme. Le tournoi devient alors un «Open», accessible à tous les meilleurs joueurs du monde, qu’ils soient amateurs ou pros. C’est à ce moment-là que le tournoi prend une vraie ampleur internationale. Il attire les plus grands noms : Borg, Evert, Lendl, Seles…

Q4 : Et du côté des infrastructures, le stade a aussi beaucoup évolué ?
David : Oui. Le tournoi grandit, et avec lui le stade :
En 1979, on passe de 5 à 10 courts.
En 1986, puis entre 1992 et 1994, deux autres extensions portent le site à 8,5 hectares avec 20 courts, dont deux centraux : le Philippe-Chatrier et le Suzanne-Lenglen. C’est là que s’écrit la légende, avec les triplés de Lendl, Wilander, Kuerten, Monica Seles, les 6 titres de Borg chez les hommes, et les 7 titres de Chris Evert chez les dames – record féminin – sans oublier les 4 titres de Justine Henin, ou les 6 de Steffi Graf.

Q5 : Mais justement, certains grands noms n’ont jamais réussi à s’imposer à Paris ?
David : Oui, c’est ce qui fait la singularité de Roland-Garros. C’est peut-être le tournoi le plus exigeant du Grand Chelem. Des légendes comme Bill Tilden, Jimmy Connors, John McEnroe, Pete Sampras, Martina Hingis ou Venus Williams n’ont jamais réussi à soulever la Coupe des Mousquetaires ou celle de Suzanne-Lenglen.
Certains ont failli rester «maudits», comme Andre Agassi, qui s’impose enfin en 1999 après deux finales perdues, ou Roger Federer, qui doit attendre 2009 pour gagner, après trois échecs en finale face à Nadal. Même Novak Djokovic doit patienter jusqu’en 2016 pour compléter son Grand Chelem.

Q6 : Et côté Français, le dernier sacre, on le connaît bien…
David : Yannick Noah, en 1983, reste le dernier Français à avoir gagné Roland-Garros. Il bat Mats Wilander en trois sets, un moment inoubliable. On raconte même qu’il a failli renoncer au tournoi à cause de douleurs au dos… et c’est finalement lui qui soulève la coupe. Plus tard, Wilander prend sa revanche en finale face à Henri Leconte. Ensuite, les années 90 voient l’émergence des Espagnols : Bruguera, Moya, Ferrero, Arantxa Sanchez. Et bien sûr, Nadal, qui rafle 14 titres entre 2005 et 2022, un record absolu.

Q7 : Et côté dames, une Française a aussi brillé dans les années 2000 ?
David : Tout à fait ! Mary Pierce remporte Roland-Garros en 2000, un immense moment pour le tennis féminin français. Elle avait déjà atteint la finale en 1994, mais là elle concrétise. 

Q8 : On parle souvent de «Grand Chelem», mais d’où vient ce terme ? Et combien y a-t-il de tournois qui le composent ?
David : Le terme vient à l’origine du bridge, un jeu de cartes, puis il a été utilisé dans le golf. En 1938, des journalistes du New York Times l’emploient pour la première fois dans le tennis, après l’exploit de Donald Budge, qui remporte les quatre tournois majeurs la même année.
Aujourd’hui, le Grand Chelem, ce sont quatre tournois :
• L’Open d’Australie en janvier qui se joue sur une surface en dur synrhétique 
• Roland-Garros en mai qui se joue sur terre battue
• Wimbledon fin juin qui se joue sur gazon
• L’US Open fin août qui se joue sur une surface en dur acrylique

Q9 : En quoi ces surfaces différentes influencent-elles le jeu ?
David : C’est fondamental. Chaque surface change la vitesse de la balle, sa hauteur de rebond et l’effet qu’on peut lui donner.
- Sur gazon, c’est rapide, les échanges sont courts.
- Sur terre battue, comme à Roland-Garros, c’est lent, il faut de l’endurance et de la stratégie.
- Sur dur, c’est un entre-deux.

Cette diversité oblige les joueurs à s’adapter constamment. C’est ce qui rend le tennis moderne si exigeant et si passionnant.

Q10 : Qui sont les favoris pour l’édition 2025 ? 
David : Je pense qu’il va y avoir du spectacle !

Chez les dames :
• Iga Swiatek, triple tenante du titre, ultra favorite sur terre.
• Aryna Sabalenka, très puissante.
Et la pépite russe de 17 ans, Mirra Andreeva, révélation de la saison.

Chez les hommes :
• Jannik Sinner, très régulier,
• Carlos Alcaraz, explosif,
Et pourquoi pas Arthur Fils, qui pourrait créer la surprise côté français.

Merci David pour cette plongée passionnante dans l’histoire et l’actualité de Roland-Garros. On se retrouve très vite la semaine prochaine pour une nouvelle chronique ?

David :
Avec plaisir ! Et d’ici là, bon tournoi à toutes et à tous !


Laurent Garnier 21 mai 2025

Partagez  !
Se connecter pour laisser un commentaire.