Chaque semaine nous vous proposerons une toute nouvelle série de chroniques spéciales consacrées au prestigieux Tournoi des Six Nations de rugby à XV , qui rythmera le calendrier sportif de l’édition 2025 en compagnie de l’illustre joueur et entraineur Gersois Henri Broncan, Bernard Pujol et Laurent Garnier. Au-delà des enjeux sportifs, ce tournoi incarne l’histoire, la rivalité et surtout la fraternité entre ces nations passionnées de rugby. Et si on parlait de sports vous racontera, semaine après semaine, les moments forts et les anecdotes marquantes qui font de cette compétition un rendez-vous incontournable.
Tout a commencé en 1883 avec la création du tout premier tournoi international de rugby à XV, alors appelé le Tournoi des Home Nations. Ce dernier réunissait l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande et le pays de Galles. En 1910, la France fait son entrée, transformant la compétition en Tournoi des Cinq Nations, avant que l’Italie ne rejoigne la fête en 2000, complétant ainsi le cercle des Six Nations.
Henri : Dis-moi, Bernard, sais-tu comment est né le Tournoi des Six Nations ?
Bernard : Je sais que ça a commencé avec les nations britanniques et leur amour du rugby, mais je ne connais pas tous les détails. Raconte-moi !
Henri : Eh bien, pour comprendre l’origine, il faut remonter au XIXᵉ siècle. Depuis que le monde est monde, les Hommes aiment se mesurer les uns aux autres, parfois pour dominer, parfois pour défendre leur honneur. Au XIXᵉ siècle, ces rivalités qu’on voyait sur les champs de bataille se sont déplacées vers les terrains de sport. Et le rugby, un sport très physique, était parfait pour ça.
Bernard : Ah, je vois. Mais il y a eu un déclic, non ? Un événement précis qui a tout déclenché ?
Henri : Oui, tout a vraiment commencé en 1871, avec le premier match international de rugby entre l’Angleterre et l’Écosse. Imagine la scène : 20 joueurs de chaque côté, des règles encore un peu floues, mais une tension énorme. Ce jour-là, les Écossais l’ont emporté, et ce match a marqué le début d’une rivalité historique.
Bernard : Donc, au départ, c’était juste un match entre voisins ?
Henri : Exactement. Pendant plus de 10 ans, il n’y avait que des matchs sporadiques, souvent qualifiés d’amicaux, même si l’honneur national était toujours en jeu. Mais les Britanniques adorent les traditions. Alors, dès 1883, ils ont organisé le premier championnat entre l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande et le Pays de Galles, qu’on appelait à l’époque le «Home Nations Championship ».
Bernard : Et qui a remporté cette première édition ?
Henri : L’Angleterre. Et mieux encore, elle a réalisé ce qu’on appelle la Triple Couronne, en battant les trois autres nations britanniques.
Bernard : La Triple Couronne, c’est une distinction prestigieuse, non ?
Henri : Oui, c’est un symbole d’excellence pour une équipe britannique. À l’époque, il n’y avait pas de trophée spécifique, mais depuis 2006, elle est représentée par un magnifique plat en argent.
Bernard : Et en dehors de ça, il y avait d’autres trophées ?
Henri : Oui, la célèbre Calcutta Cup. Elle a été introduite dès 1879, et elle est offerte chaque année au vainqueur du match entre l’Angleterre et l’Écosse. Ce qui est fascinant, c’est qu’elle est fabriquée à partir d’argent fondu de roupies indiennes. Elle a des anses en forme de cobras et un petit éléphant sur le dessus.
Bernard : Incroyable, une histoire aussi exotique pour un trophée britannique ! Mais quand les autres nations ont-elles rejoint le tournoi ?
Henri : L’Irlande a commencé à jouer en 1875, et le Pays de Galles les a rejoints en 1881. À partir de 1883, ces quatre nations jouaient régulièrement, ce qui a posé les bases du tournoi moderne.
Bernard : Et la France dans tout ça ?
Henri : La France, c’est une autre histoire. Elle a commencé un peu plus tard. En 1906, elle a joué son tout premier match international contre les All Blacks, au Parc des Princes. Une défaite cuisante, 38 à 8, mais ça a marqué les débuts du rugby international en France.
Bernard : Donc, ils ont été intégrés au tournoi juste après ?
Henri : Pas tout à fait. Il a fallu attendre 1910 pour que les nations britanniques acceptent la France dans leur championnat, qui est devenu le «Tournoi des Cinq Nations». L’Angleterre a remporté cette première édition élargie, mais la France a montré de belles choses malgré des débuts difficiles.
Bernard : Et ça a duré sans interruption ?
Henri : Pas tout à fait. Pendant la Première Guerre mondiale, le tournoi a été suspendu entre 1915 et 1919. Et dans les années 1930, la France a été exclue entre 1932 et 1939 pour des raisons liées à l’amateurisme et aux accusations de professionnalisme déguisé.
Bernard : Mais elle est bien revenue après la Seconde Guerre mondiale ?
Henri : Exactement. La France a été réintégrée en 1947, et à partir des années 1950, elle est devenue une puissance redoutable. Elle a même commencé à dominer le tournoi par moments, remportant plusieurs titres et Grand Chelems.
Bernard : Et les Six Nations, c’est arrivé quand ?
Henri : C’est en 2000 que l’Italie a rejoint la compétition, formant le Tournoi des Six Nations qu’on connaît aujourd’hui.
Bernard : L’Italie, elle a eu du mal à s’imposer, non ?
Henri : C’est vrai, mais elle a eu des moments mémorables, comme sa première victoire contre l’Écosse dès sa première participation en 2000. Depuis, elle continue à progresser et à enrichir le tournoi.
Bernard : C’est fascinant de voir comment un sport peut porter autant d’histoire, de rivalités et de traditions.
Henri : Absolument. Ce tournoi, ce n’est pas juste une compétition sportive, c’est une saga où l’histoire, la fierté nationale, et la passion s’entremêlent.
La semaine prochaine rendez-vous pour une nouvelle chronique spéciale Tournoi des six nations de Rugby avec un focus sur le tournoi après guerre, l’époque des 6 nations et un debrief sur le premier match France-Galles.