Chronique Spéciale Tournoi de 6 Nations féminin de Rugby XV - N°1

Danielle Irazu, Bernard Pujol
15 avril 2025 par
Laurent Garnier
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🏉 Chronique spéciale Tournoi des Six Nations de rugby féminin - N°1
Chronique spéciale consacrée au Tournoi des Six Nations féminin 2025 en compagnie de nos invités Danièle Irazu, Co-présidente du Stade Hendayais Rugby. Ancienne Internationale de Rugby à XV - 76 sélections /  3 Coupes du Monde dont 2 médailles de bronze / 3 Grands Chelem dans le Tournoi des 6 Nations / 4 titres européens et 4 titres de championne de France, Bernard Pujol, Président du Comité départemental olympique de Haute-Garonne, membre du Comité de Haute-Garonne de Rugby, passionné d’histoire du rugby et fin connaisseur de la discipline. Et si on parlait de sports vous raconte, les moments forts et les anecdotes marquantes de cette compétition. 

Bernard, le rugby féminin a parcouru un sacré chemin depuis ses débuts en France. Peux-tu nous rappeler ses origines ?
Bernard : Il faut savoir que les toutes premières tentatives de rugby féminin en France remontent à 1908 et 1924, mais ce sont restées des initiatives isolées. Le vrai point de départ durable, c’est 1965. Et surtout, c’est en 1968 que se joue le tout premier match officiel féminin, à Toulouse, entre les Panthers Women de Villemur-sur-Tarn menées par la capitaine Odette CAZALENS aux filles du Toulouse Fémina Sports. Devant 1400 spectateurs curieux, c’était déjà un petit événement !

Un match pionnier ! Et c’est ensuite L’Association Française de Rugby Féminin qui a structuré cette pratique ?
Bernard : Exactement. L’Association Française de Rugby Féminin a vu le jour officiellement en 1969. Elle a encadré l’activité jusqu’en 1984. Elle comptaient 12 équipes affiliées. L’un des premiers clubs affiliés, et le plus ancien encore aujourd’hui, ce sont les Violettes Bressanes de Bourg-en-Bresse, créées en 1969. Le premier championnat domestique, lui, apparaît en 1971-72, et c’est l’ASVEL de Villeurbanne qui décroche le premier titre de champion.

Et au niveau international, comment la France s’est-elle lancée dans l’arène ?
Bernard : La première sélection nationale française a disputé son premier match international en 1982 contre les Pays-Bas. Puis, en 1985 contre la Squadra Azura (l’Italie), et en 1986 contre la Grande-Bretagne. Mais le vrai déclic, c’est la victoire en Coupe d’Europe en 1988. Une étape majeure pour asseoir la crédibilité du rugby féminin français.

Pourtant, ce n’est qu’en 1989 que le rugby féminin est intégré à la Fédération Française de Rugby…
Bernard : Oui, lors du congrès de Bourg-en-Bresse. C’était une avancée importante, mais qui ne règle pas tout. Le rugby féminin a longtemps souffert d’un manque d’investissement de la part de la FFR. Il a fallu de l’opiniâtreté, de la passion, et une énorme volonté de la part des joueuses et des encadrantes pour faire avancer les choses.

​Et aujourd’hui, où en est-on ? Le rugby féminin semble en plein essor…
Bernard : On a fait un bond en avant impressionnant. En 1971, on comptait 320 licenciées. En 2025, on en est à plus de 40 600 (contre 360 000 licenciés hommes). Objectif 100 000 pour 2033 ! Le taux de féminisation de la FFR est passé de 2 à 3 % en 2014 à 12 % aujourd’hui. Nous comptons 2300 éducatrices et 613 équipes en compétitions. C’est le fruit d’un vrai travail de terrain, d’un championnat domestique structuré, d’une politique de formation et aussi d’un rayonnement international.

​Parlons justement du Tournoi des 6 Nations féminin, auquel la France participe depuis la première édition en 2001. Quel bilan peut-on tirer ?
Bernard : Il est très positif. La France a remporté le Tournoi à 6 reprises dont 5 Grands Chelems en 2002, 2004, 2005, 2014 et 2018. Notre équipe nationale est régulièrement sur le podium et joue les premiers rôles. C’est une vitrine magnifique, qui inspire les jeunes générations.

Est-ce que la professionnalisation est aujourd’hui une priorité pour le rugby féminin français ?
Bernard : C’est un impératif. Le niveau d’exigence, tant physique que technique, ne cesse d’augmenter. Pour rivaliser au plus haut niveau mondial, les joueuses doivent pouvoir se préparer dans des conditions optimales. Cela passe par un vrai statut professionnel, permettant de concilier rugby, études ou reconversion. Le fameux double projet, si important dans nos disciplines collectives.

En parlant de club, un petit mot sur le palmarès ? Le club toulousain reste une référence, non ?
Bernard : Tout à fait ! Le Toulouse Fémina Sports, qui a joué le tout premier match en 1968, détient encore aujourd’hui le record de titres nationaux avec 9 boucliers. Une institution dans le paysage du rugby féminin français.

Merci Bernard pour cet éclairage passionnant. Le rugby féminin a encore de belles pages à écrire, et on continuera à les suivre !

De Hendaye aux sommets du rugby français : le parcours de Danièle IRAZU !
Danièle native d’Hendaye, au Pays-Basque, et a débuté le rugby au Stade Hendayais en 1992. Elle est restée fidèle à son club de cœur, puisqu’elle en est la présidente en activité.
Côté sportif, elle a rejoint l’ambitieux club des Pachys d’Herm avec lequel elle a été 4 fois championne de France entre 1995 et 2005, elle évoluait au poste de pilier (et parfois talonneure., elle a rejoint ensuite l’Ovalie Caennaise en 2005 jusqu’en 2007. 
Danièle a été sélectionnée
en équipe de France entre 1995 et 2007, elle a à son compteur 76 capes, rien que ça ! Et quelques titres dont 3 Grand Chelem (sur 9 participations), 5 championnats d’Europe et 3 participations à la Coupe du Monde dont 2 médailles d’argent.
En 2005, Danièle est la 1ère joueuse de rugby à bénéficier d’un Contrat d’Insertion Professionnel et intègre ainsi la SNCF en tant qu’Athlète de Haut-Niveau en ayant migré vers la capitale.
C’est ainsi qu’en 2007, elle travaille au sein de la Direction de la Communication dans le Groupe Projet National dédié à la CDM 2007, la SNCF étant partenaire de 1er rang de Rugby Word Cup 2007, y associant sa passion à son activité professionnelle. Danièle est toujours cheminote.
Jeune, Danièle est membre
élue du Comité Côte-Basque Landes de 2001 à 2007, puis, à la fin de sa carrière sportive, du Comité Directeur de la FFR de 2009 à 2013.
En 2007 et jusqu’en 2012,
dirigeante au club de l’AC Bobigny 93, et manager de son équipe féminine avec qui elle fêtera la montée en Elite 1, elle est nommée successivement manager de France A féminine, du XV de France féminin qu’elle quittera quelques mois plus tard, puis manager de l’EDF des Moins de 20 ans F (rappelée aussi 2016). Mais aussi Elue fédérale en charge du développement de la pratique féminine et du Haut-Niveau Jeunes qui connaissait ses balbutiements.
Après une pause bébés, et rattrapée par sa passion, Danièle a ensuite été élue
en 2016, au sein du Comité Directeur de la toute nouvelle Ligue Nouvelle Aquitaine, et a de nouveau participé à des groupes de travail au sein de la fédération. Non candidate en 2020.
Sa modestie en souffrira, Danièle, très impliquée dans la vie sportive et sociale a été élevée au rang de Chevalier de l’Ordre du Mérite en 2011, et c’est grandement mérité !

Danièle, aujourd’hui, on revient avec vous sur le très beau parcours des Bleues dans ce Tournoi des 6 Nations féminin 2025. 3 matchs, 3 victoires. Les Bleues sont dans le bon tempo ?

Q2 : On sent une équipe très puissante, mais tout n’est pas encore parfait… 

Q3 : Que peut-on dire du collectif et des individualités sur ce début de tournoi ?

Q4 :  Place maintenant à l’Italie, le 19/4. Comment abordez-vous cette rencontre ?

Q5 :  Et puis viendra le choc tant attendu face à l’Angleterre, le 26 avril. Un possible «finale» du Tournoi ?

Q6 : Est-ce qu’on peut rêver d’un Grand Chelem ?

Q7:  Merci beaucoup Danièle pour ce débriefing complet et passionné. On se retrouve très vite pour faire le point sur la suite de ce tournoi !

Merci à tous les deux, rendez-vous dans deux semaines pour une nouvelle chronique spéciale Tournoi des six nations de Rugby Féminin avec un debrief sur l’ensemble du tournoi.


Laurent Garnier 15 avril 2025

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