Chronique spéciale Jeux Olympiques N°3

L'entrée des femmes aux Jeux Olympiques
23 janvier 2024 par
Chronique spéciale Jeux Olympiques N°3
LG Consultant, Laurent Garnier


Chronique spéciale des Jeux Olympiques N°3
Chaque semaine nous allons vous proposer de revisiter l’histoire des Jeux olympiques, ses origines, ses valeurs, ses champions, son palmarès avec notre chronique spéciale Jeux Olympiques Paris 2024 en compagnie de Bernard Pujol et de Pauline Gaston-Condute.

Remontons le temps pour explorer les débuts de la participation féminine aux Jeux Olympiques. 
Comme évoqué lors des précédentes chroniques, dans les premières éditions des Jeux, au tournant du 20e siècle, les femmes sont absentes des compétitions. Beaucoup de préjugés sont associés au sport féminin, comme une transformation peu esthétique de la silhouette, car trop musclée, une perte de la féminité, une atteinte à la fertilité… Mais en 1900, quatre ans après la première édition, malgré la réticence de Pierre de Coubertin, les femmes sont néanmoins présentes aux compétitions de golf et de tennis dans le cadre de l’exposition universelle de Paris. C’est un pas significatif vers l’inclusion des athlètes féminines.

Quelle est la première femme à avoir remporté une médaille d’or aux JO ? 
Les premières grandes personnalités féminines émergent dans les années suivantes. Une pionnière mémorable est Hélène de Pourtalès, une navigatrice suisse-française qui a écrit l’histoire, en devenant la première femme à remporter une médaille d’or olympique, aux Jeux de 1900 à Paris. Elle était membre de l’équipage du voilier «Lérina» dans la compétition de voile, marquant ainsi le début des exploits féminins aux Jeux.
Les Jeux de Londres en 1908 voient la participation de l’athlète britannique Charlotte Cooper, qui a remporté des médailles d’or en tennis, devenant ainsi la première femme championne olympique en simple et double.

Pourtant à l’époque l’entrée des femmes aux Jeux Olympiques est loin d’être évident ? 
Face à l’hésitation du Comité international olympique (CIO) à ouvrir les portes des Jeux aux femmes, celles-ci ont pris l’initiative d’organiser leurs propres rencontres sportives internationales. Alice Milliat, championne d’aviron d’exception après la Première Guerre mondiale, a joué un rôle central dans la fédération du mouvement sportif féminin.

En décembre 1917
, la Fédération des sociétés féminines sportives de France voit le jour, avec Alice Milliat en tant que présidente. Confrontée au refus du Baron de Coubertin d’intégrer des épreuves féminines d’athlétisme aux Jeux Olympiques d’Anvers en 1920, elle prend l’initiative d’organiser les premiers jeux mondiaux féminins d’athlétisme à Monte-Carlo en 1921. Cette année-là voit également la création de la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), dont Alice Milliat assume la présidence.

Les femmes gagnent le combat pour l’inclusion féminine aux Jeux Olympiques !
En 1921
, elle supervise les «Championnats olympiques féminins» à Paris, au stade Pershing du bois de Vincennes. Bien que couronnée de succès, Alice Milliat doit renoncer à utiliser le terme «olympique». Les «Jeux mondiaux féminins» de 1926, présidés par le prince Gustave-Adolphe de Suède, remportent un vif succès. Face à cette pression, le CIO cède et intègre cinq épreuves féminines d’athlétisme aux Jeux d’Amsterdam en 1928. L’athlète canadienne Ethel Catherwood remporte la médaille d’or au saut en hauteur, démontrant une agilité et une grâce extraordinaires.
Suite à ces avancées, Alice Milliat annonce la dissolution de la FSFI. Le combat pour l’inclusion féminine aux Jeux Olympiques était gagné, marquant un tournant significatif dans l’histoire de la reconnaissance et de la célébration des performances sportives féminines.

Après 1948, les femmes étaient de retour avec une présence plus forte que jamais !
Pendant les années difficiles de la Seconde Guerre mondiale, les Jeux Olympiques ont été suspendus, mais à la reprise en 1948, les femmes étaient de retour avec une présence plus forte que jamais. Fanny Blankers-Koen, surnommée la «Ménagère Volante», a marqué l’histoire en remportant quatre médailles d’or en athlétisme aux Jeux de Londres. Elle a brillé dans les épreuves de 100 mètres, 200 mètres, 80 mètres haies et relais 4x100 mètres, défiant les conventions de l’époque sur la participation des femmes dans le sport.

Les disciplines sportives féminines élargies !
Les années 1960 et 1970 ont été témoins de progrès majeurs. Les disciplines sportives féminines ont été élargies, reflétant une diversité croissante. Les gymnastes comme Olga Korbut et Nadia Comăneci ont captivé le monde, inspirant de jeunes athlètes à travers le globe.
Les Jeux de Los Angeles en 1984 ont été marqués par l’inclusion des épreuves de marathon féminin, symbolisant une avancée significative vers l’égalité des sexes. Joan Benoit a remporté cette première épreuve de marathon, laissant une empreinte indélébile dans l’histoire olympique.

La place des femmes enfin reconnue de plein droit au sein du mouvement Olympique !
Progressivement, la participation des femmes s’est accrue et, depuis 2007, la charte olympique rend obligatoire leur présence dans tout sport ; un engagement renforcé en 2015. En 2012, lors des jeux de Londres, avec l’introduction de la boxe féminine, la participation des femmes a été dans toutes les disciplines. Depuis 1991, tout sport qui souhaite être inclus au programme des JO doit obligatoirement comporter des épreuves féminines.

L’évolution des femmes aux Jeux Olympiques est une saga remarquable de courage, de détermination et de réussite. De Hélène de Pourtalès à nos jours, les femmes ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire olympique, montrant que le sport est un terrain où l’égalité et l’excellence s’épanouissent ensemble.

La semaine prochaine retrouvez notre chronique spéciale Jeux Olympiques Paris 2024 - Nous vous proposerons Les Jeux Olympiques Modernes - de 1900 à 1924.



Chronique spéciale Jeux Olympiques N°3
LG Consultant, Laurent Garnier 23 janvier 2024

Partagez  !