🎙 Chronique Spéciale Voyage au cœur du Tour - N° 6
" Les vieux grognards du Tour "
Aujourd’hui, dans cette nouvelle chronique Voyage au cœur du Tour, on rend hommage à une catégorie d’acteurs discrets mais ô combien essentiels du Tour de France : les « vieux grognards », comme on les appelait affectueusement. Ces hommes — souvent d’anciens militaires ou professeurs en vacances — formaient l’ossature des équipes techniques de la Société du Tour de France, avant l’ère de la sous-traitance généralisée. À nos côtés, comme toujours, Jean-Louis Pagès, grande figure de l’organisation du Tour, pour faire revivre ces visages de l’ombre et raconter ce qui a changé.
Un Tour géré en interne : les équipes « maison »
Jean-Louis, avant les années 90, la majorité des postes logistiques étaient assurés en interne. Peux-tu nous en parler ?
Et on imagine que ces équipes se connaissaient très bien.
Portraits de figures marquantes : Ribeiro & Beuque
Tu as en mémoire quelques personnages emblématiques de cette époque ?
Bien sûr. Je pense à Monsieur Ribeiro, par exemple. C’était le responsable de la rampe de lancement des contre-la-montre. Un homme d’une précision absolue, toujours en avance, toujours calme, même dans l’agitation. Il avait ses gestes, ses routines. Il incarnait à lui seul cette rigueur artisanale qu’on a un peu perdue.
Et un autre nom ?
Un autre exemple, plus médiatique : Jean-Marie Beuque, un personnage haut en couleur. Il s’est retrouvé en Une de L’Équipe en 1989, sur la fameuse étape du contre-la-montre Versailles-Paris. On le voit derrière Greg LeMond, concentré, prêt à libérer le coureur à la seconde. Ce cliché symbolise tout le sérieux et la passion de ces hommes de l’ombre.
L’arrivée progressive des sociétés d’intérim
Et puis, à partir du milieu des années 90, les choses changent…
La rotation devient la norme…
Ce qu’on a perdu… et ce qu’on a gagné
Alors Jean-Louis, avec le recul : qu’a-t-on perdu et qu’a-t-on gagné dans cette transition ?
C’était une aventure humaine, en plus de l’exploit sportif.
Merci Jean-Louis Pagès pour ce bel hommage aux «vieux grognards» du Tour que l’on salut. Des hommes souvent invisibles, mais sans qui la course ne pourrait tout simplement pas exister.
Et vous, chers auditeurs, la prochaine fois que vous verrez une rampe de lancement, un portique, une barrière installée au cordeau… pensez à ceux qui, depuis l’aube, ont œuvré dans l’ombre pour que le spectacle sportif ait lieu.
Dans le prochain épisode de Voyage au cœur du Tour où nous évoquerons Les Grands Départs du Tour de France !